Relais BF

LF activated switch

A quoi ça sert (cahier des charges):

Nous sommes en 2003.

Ma belle mère, âgée de 86 ans, n'entend plus très bien. Comme toutes les personnes âgées elle regarde la télévision.

Mais pour entendre correctement, elle doit mettre le son à un volume qui gêne les entendants normaux.

Il faut donc en ce cas ajouter un apport auditif au voisinage immédiat des oreilles de celui qui veut écouter fort.

Et la télévision neuve, sous garantie, ne doit pas être bricolée (défense d'ouvrir la "boite") sinon ce serait trop simple.

Le casque est exclu par l'intéressée, qui ne veut pas cet "accoutrement" et qui ne tient pas à manipuler des boutons ou interrupteurs.

Il faut donc un ampli supplémentaire, qui s'allume automatiquement quand le son de la télé existe. Ensuite des petites enceintes closes de qualité située à proximité des oreilles de la malentendante lui apporteront un son, sans écho et sans déphasage.

Car le son des haut-parleurs de la télé se répercute dans les différents coins du salon créant des échos (imperceptibles pour les "bon-entendants") lesquels par définition sont déphasés par rapport au son d'origine. Nous avons donc une cacophonie suffisante pour perturber la compréhension d'un déficient auditif.

Pour que cet ampli s'allume quand la télé donne du son il faut un relais activé par la BF du téléviseur, récupérée dans la prise peritel.

Principe:

Amplifier ce son, le redresser et activer un relais qui allume l'ampli supplémentaire.

J'utilise 2 transistors Mosfet de petite puissance (on pourrait imaginer la même chose avec un ampli-op et un 4011, etc, mais j'avais les transistors).

Les transistors BF170 conviennent en lieu et place des VN10KM.

Ce système ne doit créer aucune charge sur la ligne BF, il est donc à senseur haute impédance (1 Méghom).

Réalisation:

Voici le schéma:

Les deux canaux stéréo son mixés, amplifiés par le premier mos-fet, un doubleur crée une tension continue, le condensateur de 220 uF crée une temporisation nécessaire, pour que le relais ne se relâche lors des courtes interruptions. Le courant redressé active le second mos-fet qui fait coller le relais et enclenche l'ampli supplémentaire. La résistance ajustable R1 permet de polariser correctement le drain du premier mos-fet à la moitié de la tension d'alimentation.

Je grave mes circuits "à l'anglaise" côté composants, avec une mini perceuse Maxicraft et une minuscule fraise boule. Je vous recommande ce système en HF et VHF car le plan de masse est impeccable surtout avec du "double face.

Ce relais BF reste branché en permanence, il est alimenté en 12 volts par un transfo de 3 watts, la tension est régulée par un 7812 ou même un 78L12.

L'ampli vous vous le faites à votre convenance.

Nous voyons le transfo 220-15V, 3 watts, à côté le relais tenu par une bride de tôle de cuivre, les 2 transistors, le régulateur 7812 (pas besoin de radiateur). Comme le système est branché en permanence un gros MOV (varistance ou varistor, disque bleu) protège le transfo des surtensions.

Le reste du montage:

Nous voyons le petit module relais-BF, la carte ampli de récupération comprenant 2 TDA 2002, le transfo de l'ampli et le bloc alimentation de l'ampli.

Autres avantages de ce montage:

Nous venons de subir une vague de chaleur, juin 2003, dehors il faisait 37°C et même 40°C dans les vignes. Dans mon atelier en sous-sol il faisait 20°C (clim. gratuite, c'était le paradis de réaliser, au frais, son hobby quand les autres transpiraient par cette chaleur excessive et inhabituelle).

 Inconvénient:

Étant branché dans la prise péritel le capteur de son ne reçoit rien quand c'est le magnétoscope qui fonctionne.

Cet inconvénient est contournable, mais ce n'est pas le sujet du jour, car il faut une commutation supplémentaire.


Le Son: l'acoustique:

Le son émis par des hauts-parleurs ordinaires de téléviseur comprend deux composantes, une composantes avant: le seul son qui devrait sortir et être entendu, une composantes arrière, plus faible, déphasé de 180° qui sort par les trous d'aération du téléviseur. Ces deux sons de phase opposée se réfléchissent sur certains objets, sont absorbés par d'autres. Il en résulte des réflexions et des diffractions multiples.

Tout objet perturbant la propagation du son provoque des phénomènes de réflexion, de réfraction ou de diffraction. La réfraction est un changement de la direction initiale des ondes. Le son peut également subir une réflexion ou une diffraction. Le son se réfléchit sur des obstacle rigide et importants La réflexion d'un son s'appelle l'echo.  Si l’obstacle mou, souple, une partie du son peut être absorbée.

- Le son est également soumis aux interférences. Si un son émis par une source emprunte deux chemins différents (un chemin direct et un chemin réfléchi) pour parvenir à une source réceptrice, les deux sons créés vont alors se superposer. S'ils sont en phase, leur combinaison aboutira à un son plus fort. En revanche, s'ils sont en déphasage, le son perçu sera moins puissant que celui obtenu sans interférence. Des sons de fréquences différentes peuvent également interférer : on obtient alors des distorsions complexes.

Pour une personne qui entend bien, dans cette cacophonie elle peut s'y retrouver en sélectionnant ce qu'elle recherche dans un son. En revanche le malentendant ne perçoit plus que du bruit, il ne parvient pas à trier.

C'est pour cela que l'oreille de la personne malentendante doit percevoir un son principal direct.

Pour cela il faut un ampli correct, des enceintes closes (le son arrière est absorbé dans la baffle) situées près de l'oreille du malentendant. Ainsi le déficient auditif percevra un seul son direct, non déformé et alors, il entendra.

Ce n'est pas une question d'amplitude (force du son) mais bien une question de netteté, c'est à dire de son unique, direct, non déformé.

Les déphasages, diffraction, réfractions, échos, font partie du domaine immense de l'acoustique.


FIN. 3 juillet 2003. MAJ 29 Juin 2015 (Mobile Friendly)